Pourquoi ce site ?

Mais on dit que la liberté sans frein est menaçante… Qui donc menace-t-elle ?

Qui donc doit craindre le coursier indompté, si ce n’est celui qui le dompte ? Qui donc a peur devant l’avalanche, si ce n’est celui qui veut l’arrêter ? Qui donc tremble devant la liberté, si ce n’est la tyrannie ?

La liberté menaçante… c’est le contraire qu’il faudrait dire. Ce qui effraye en elle c’est le bruit de ses fers. Dès qu’elle les a rompus, elle n’est plus tumultueuse ; elle est calme et sage.

Anselme Bellegarrigue


Ce qui a motivé la création de ce site, c’est un constat : la théorie anarchiste, tout particulièrement en France, piétine.

Comme toujours dans sa « crise permanente », le mouvement depuis au moins le tournant du siècle, ou bien peut-être depuis la fin de l’ère post-68, ne parvient plus à se renouveler et à s’accorder à son époque.

À défaut d’avoir ses propres idées, l’anarchisme contemporain emprunte au marxisme des idées qui n’ont jamais été les siennes – ou continue d’emprunter, puisque c’est un phénomène qui remonte à très longtemps déjà -, jusqu’à se laisser absorber ; les marxistes libertaires prétendent que la théorie anarchiste n’a jamais été forte en analyse et en théorie. C’est pourtant notoirement faux. D’autres fois, l’anarchisme se replie dans une position de réactance têtue pouvant virer à la réaction, et va alors par exemple se revendiquer nihiliste ou se ranger dans l’écologie profonde.

La théorie se divise alors en teintes de communismes et de collectivismes, du moins quand elle est examinée sérieusement, et répète des mots d’ordres parfois vieux de plus d’un siècle.



Pour sauver la théorie anarchiste des sables mouvants, il est nécessaire d’en réexaminer les origines, d’en redécouvrir les bases, mais également d’accepter y faire le ménage, et introduire de nouvelles idées.

Mutuellisme et néomutuellisme, individualisme, anarcha-féminisme, anarcho-transhumanisme… Ces courants sont méconnus ou inconnus. Pourtant, ils sont des fers de lance potentiels de cette réexamination nécessaire de l’anarchisme, et ont aujourd’hui le potentiel de devenir les forces les plus dynamiques du mouvement libertaire, face aux refrains fatigués des vieilles doctrines plus ou moins acquises au marxisme.







L’abnégation, c’est l’esclavage, l’avilissement, l’abjection ; c’est le roi, c’est le gouvernement, c’est la tyrannie, c’est la lutte, c’est la guerre civile.

L’individualisme, au contraire, c’est l’affranchissement, la grandeur, la noblesse ; c’est l’homme, c’est le peuple, c’est la liberté, c’est la fraternité, c’est l’ordre.